Le neuvième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré aux conquêtes coloniales et aux sociétés qu'elles ont permis de bâtir.
Au sommaire de ce numéro :
Éditorial : L'histoire coloniale, un enjeu mémoriel
Par Philippe Conrad
1931. Quand Paris allait à l'Expo coloniale
Par Philippe Conrad
La place des colonies dans l'opinion française
Par Raoul Girardet
La célébration du centenaire de l'Algérie française
Par JeanKappel
Le Maroc de Lyautey
Par Bernard Lugan
Vie et mort de la société européenne en Algérie
Par Jean Monneret
Le projet Blum-Viollette
Par Martin Benoist
20 août 1955: le jour où l'Algérie a basculé
Par Roger Vétillard
L'action sociale de l'armée
Par le général Maurice Faivre
Les frontières africaines
Par Philippe Conrad
Le Congo belge au cœur du continent noir
Par Bernard Lugan
L'Empire allemand, puissance coloniale
Par Bernard Lugan ~
Des tirailleurs sénégalais à la "force noire"
Par Julie d'Andurain
L'Angleterre, maîtresse des Indes
ParGérard Hocmard
Rudyard Kipling
1898. Chine : la guerre de l'opium
Par Jean Kappel
L'Indochine, le "joyau de l'Empire"
Par Martin Benoist
Le temps des Indes néerlandaises
Par Philippe Raggi
L'Irak des Britanniques
Par Philippe Conrad
Une colonisation vue sans repentance
Par Péroncel-Hugoz
bernard lugan - Page 20
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Conquêtes et sociétés coloniales...
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Réflexions sur les "Rebelles"...
Nos reproduisons ci-dessous un point de vue de l'historien et africaniste Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré au rebelles...
Réflexions sur les "Rebelles"
A propos du Salon du livre d'Histoire de Blois
Le Salon du livre d'Histoire qui se tiendra à Blois du 10 au 12 octobre aura pour thème les Rebelles. Je n'aurai pas la cruauté de donner ici les noms de certains invités que les organisateurs considèrent comme dignes de figurer parmi cette estimable mais très restreinte phalange...Engagé volontaire en Algérie, militant de choc et de raison, Dominique Venner comprit dès la décennie 1960 que l’excès d’intellectualisme est à la fois source d'inaction et de divisions artificielles, que les controverses du présent divisent et que les solutions proposées par la vieille droite ne permettent pas de faire face aux dangers mortels qui menacent nos peuples européens.Pour lui, il était donc nécessaire d’ancrer nos réflexions sur la roche mère, à travers un bond traversant les siècles afin de renouer avec notre commune matrice européenne. D’où son constant recours à Homère.Cependant, cette démarche n’était pas chez lui synonyme de repli dans une tour d’ivoire, dans un douillet cabinet coupé des fracas du monde. Tout au contraire et il l’a bien expliqué :« Je crois aux bienfaits d’une pensée radicale. En dépit de tous ses travers, elle favorise le dynamisme de la pensée. Je crois également aux bienfaits formateurs de tout militantisme radical (…) sans cette expérience excitante et cruelle, jamais je ne serais devenu l’historien méditatif que je suis devenu ».Dominique Venner devenu un historien méditatif ne cessa jamais d’être un rebelle engagé. Dans le Cœur rebelle il écrit à ce propos :« Comment peut-on être rebelle aujourd’hui ? Je me demande surtout comment on pourrait ne pas l’être ! Exister, c’est combattre ce qui me nie. Etre rebelle, ce n’est pas collectionner les livres impies, rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Cévennes. C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoiqu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité d’un combat perdu »Nous voilà loin des prétendus "rebelles" de Blois...A travers ces lignes, l’on retrouve un autre livre majeur de Dominique Venner, Baltikum, ouvrage qu’il publia en 1974, soit moins de dix ans après son retrait de la vie militante. La dédicace qu’il me fit alors est particulièrement éclairante :« Pour Bernard Lugan, aux porteurs maudits de forces créatrices ».Que voulait dire Dominique Venner avec cet envoi? A travers l’épopée des corps-francs de la Baltique, c’était un puissant message qu’il adressait à ses lecteurs, montrant que, quand tout se délite, comme aujourd’hui, rien n’est perdu tant que subsiste l'esprit rebelle, ce « germe d’ordre au sein du chaos ».Avant lui, Jacques Benoît-Méchin avait bien exprimé cette idée dans le tome I de son Histoire de l’armée allemande :« Lorsque l’armée impériale s’était volatilisée dans cette fournaise chauffée à blanc qu’était l’Allemagne révolutionnaire, les corps francs s’étaient constitués spontanément autour de quelques chefs résolus. Ils avaient pris eux-mêmes l’initiative de l’action, décidés à périr plutôt que de subir ».Dominique Venner est allé plus loin que Benoist-Méchin car il a montré qu’existaient deux catégories d’hommes parmi ceux qui, rentrant du front, se virent confrontés au bolchevisme et à l’anarchie.Tous partageaient les mêmes idées, tous sortaient du même moule, tous avaient survécu aux mêmes épreuves et aux"Orages d'acier", mais seule une minorité s’engagea dans l’aventure des corps francs.Ce qui les distinguait, ce n’était pas une idéologie, mais une différence de tempérament. Les premiers étaient des conservateurs mus par cet esprit « bourgeois » qui n’est jamais moteur de l’histoire. Au mieux peuvent-ils être occasionnellement des suivistes à la fiabilité volage.Les seconds étaient les Réprouvés, les modernes condottieri, les Rebelles en un mot; il ne leur manqua d'ailleurs que l’ « imprévu de l’histoire » pour sortir vainqueurs de la tourmente.En écrivant leur épopée, Dominique Venner a montré que la vraie rébellion est créatrice, jamais nihiliste, encore moins contemplative ou narcissique et que, grâce aux Rebelles, il existera toujours un recours ultime.Quand l’autorité s’est délitée, quand les repères sont perdus, quand le plus grand nombre désespère, quand certains se laissent aller à des sentiments morbides en voyant dans la défaite une pénitence divine, alors, se lèvent de petits groupes sachant ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont et ce qu’ils veulent. Rassemblés derrière un chef figure de proue alliant éthique et esthétique, ils sont les Rebelles.Rebelle et insoumis, Dominique Venner nous a transmis les principes fondamentaux de la triade homérique :La nature comme socleL’excellence comme butLa beauté comme horizonVoilà ce qu’est l’esprit rebelle! L'on conviendra sans mal qu'il n'a qu'une très lointaine parenté avec l' ersatz de Blois.Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 9 octobre 2014)Note :
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A propos de la démocratie en Afrique et de l'action des ONG...
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Bernard Lugan dans lequel il aborde la question de la démocratie en Afrique et de l'action des ONG...
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Colloque Dominique Venner
Le premier colloque autour de l’œuvre et des idées de Dominique Venner se tiendra le 17 mai 2014 à la Maison de la Chimie à Paris, à partir de 14h30 (28 rue Saint-Dominique 75017 Paris)
Le programme des interventions :
- “Dominique Venner, historien et essayiste de l’histoire” par Philippe Conrad
- “Dominique Venner, le coeur rebelle” par Pierre-Guillaume de Roux
- “Les leçons du samouraï” par Javier Portella
- “L’esprit Corps Franc” par Bernard Lugan
- “Un exemple de tenue” par Alain de BenoistLe nombre de places est limité, aussi nous vous recommandons vivement le recours à la billetterie en ligne
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Dominique Venner, écrivain et historien au cœur rebelle...
“Comment peut-on être rebelle aujourd’hui ? Je me demande surtout comment on pourrait ne pas l’être ! Exister, c’est combattre ce qui me nie. Être rebelle, ce n’est pas collectionner des livres impies, rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Cévennes. C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoi qu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité d’un combat perdu. ”
Dominique Venner, le Cœur rebelle
Le premier colloque autour de l’œuvre et des idées de Dominique Venner se tiendra le 17 mai 2014 à la Maison de la Chimie à Paris, à partir de 14h30 (28 rue Saint-Dominique 75017 Paris)
Le programme des interventions :
- “Dominique Venner, historien et essayiste de l’histoire” par Philippe Conrad
- “Dominique Venner, le coeur rebelle” par Pierre-Guillaume de Roux
- “Les leçons du samouraï” par Javier Portella
- “L’esprit Corps Franc” par Bernard Lugan
- “Un exemple de tenue” par Alain de BenoistCe sera aussi l’occasion du lancement de la réédition du Cœur rebelle par les Éditions Pierre-Guillaume de Roux.
Le nombre de places est limité, aussi nous vous recommandons vivement le recours à la billetterie en ligne
Notez également qu’une vente de livres de Dominique Venner, anciens ou récents, sera organisée sur place.
Cliquez ici pour télécharger l’affiche du colloque en haute définition.
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Noires fureurs, blancs menteurs...
Les éditions Fayard viennent de rééditer dans leur collection de poche Pluriel l'essai de Pierre Péan intitulé Noires fureurs, blancs menteurs, consacré à la guerre civile au Rwanda. Journaliste d'investigation et esprit libre, Pierre Péan est un de ceux qui, avec Bernard Lugan, Charles Onana et Robin Philpot, a contribué à remettre en cause la thèse officielle du génocide, diffusée par le régime de Paul Kagamé et ses soutiens occidentaux. Il a, à la suite de la publication de ce livre en 2005, été victime d'une campagne de terrorisme judiciaire menée par les associations proches du régime de Kigali et relayée par SOS Racisme.
Pierre Péan a récemment publié Carnage - Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique (Fayard, 2010) et Kosovo - Une guerre "juste" pour un Etat mafieux (Fayard, 2013).
" Au printemps 1994, le monde est stupéfié par le déchaînement de fureur et de violence qui s'est emparé d'un petit pays africain, au cœur de la région des Grands Lacs, le Rwanda. Jamais le continent noir n'avait connu des massacres d'une telle ampleur. Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus ; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n'a pas su prévenir l'embrasement général ; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana et du régime en place qui aurait armé les milices exterminatrices. Qui a tué Habyarimana le 6 avril 1994 dans un attentat qui a déclenché les massacres ? La question a ressurgi plus de dix ans après les faits. Instigateur aussi de cette guerre, Paul Kagame, actuel président du pays, « libérateur », chef des mercenaires tutsis armés en Ouganda. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 est un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus. Pierre Péan est journaliste d’investigation. "